Découverte via le site communautaire Myspace Music sur lequel Jen a sa page profil (http://www.myspace.com/jenhka), l’artiste explique sa prise de position sur le fait de proposer gratuitement le fruit de ses entrailles, de son travail et d’un labeur collectif mené pendant de nombreuses années avec d’autres musiciens et des techniciens pour les enregistrements en studio, mastering etc.
Sur les 3 albums proposés (28 titres en tout) au format MP3, beaucoup comportent de véritables perles relativement inclassifiables.
A noter également qu’un autre artiste, Sildd, s’inscrit dans la même démarche et propose deux albums (Jen et Sildd collborant sur divers morceaux de l’un et de l’autre, ainsi qu’au sein d’une formation baptisée Violet & Furs).
Bref, tout un pan de découvertes musicales à faire, sans bouger, sans payer, d’un clic de souris...
La seule contrepartie demandée avant d’arriver sur la page des téléchargements étant de faire découvrir les albums proposés à deux amis, selon le principe désormais classique des adresses email.
Voici maintenant l’explication de Jen h.ka :
POURQUOI JE PROPOSE MON ALBUM EN TELECHARGEMENT LIBRE...
Mon nouvel album, ’Mutability’, est disponible dans son intégralité en téléchargement libre. Pourquoi un choix aussi radical ? Parce que la musique ça se partage avant de se vendre et que j’ai envie de faire écouter cet album à un maximum de gens. Point barre.
La première vraie bonne question à se poser c’est pourquoi je fais de la musique ? Pour être écoutée. Et le meilleur moyen de l’être en 2007, c’est Internet. En tant que musicienne indépendante et autoproduite, le web et la gratuité sont aujourd’hui mes alliés.
Je propose l’album dans son intégralité, 10 morceaux gratuits en MP3 et cela définitivement. Avec mon label nous pensons que les MP3 ne doivent pas être payants et nous prenons le pari que vous ne ferez pas l’amalgame entre gratuité et mauvaise qualité. Ma musique ne perd pas en valeur en étant gratuite.
Ce qui doit être payant, c’est l’objet, qui a un coût de mastering, de fabrication, de pressage, et de distribution. Je n’exclue pas la possibilité de proposer mon album physiquement si la demande est là. Je pense que les MP3 gratuits n’empêcheront personne d’avoir envie de posséder l’objet.
Car nous sommes au 21ième siècle et nous allons chercher les nouveautés sur Internet et dans les iPods de notre entourage. Les morceaux circulent illégalement et on n’a jamais autant écouté de musique ! Je pense donc trouver mon public via le Web, faire connaître ma musique avec bien plus d’efficacité et de rapidité. Déjà, MySpace l’a fait voyager dans le monde entier comme je n’aurais jamais osé le rêver. J’ai de l’ambition pour mon album et faire payer mes MP3 serait lui mettre des bâtons dans les roues.
Téléchargerez-vous l’album ? Les chroniqueurs auront-ils la curiosité et l’audace de parler d’un album en téléchargement libre ? Je l’espère.
Une question qu’on va me poser : mais alors, je vis de quoi ? Cela fait longtemps que j’ai réglé le problème : je ne fais pas de musique pour manger. En 2007, qui vit vraiment de la vente de ses albums ?
Une autre question se pose : quid du travail fourni ? Eh bien les gens qui m’accompagnent depuis le début ne m’ont jamais suivi pour devenir riches. Nous nous autoproduisons depuis le début, avec des hauts et des bas, pour faire de la bonne musique. Nous nous faisons plaisir et espérons que vous en prendrez autant à nous écouter. La meilleure récompense pour nous ce sera si vous téléchargez l’album et qu’il se propage de par le monde.
Je ne suis pas anti-maisons de disques, j’apprécie leur savoir-faire… mais pas leur frilosité et leur despotisme. J’ai décidé de me passer de leur intermédiaire pour la version MP3 de mon album. Leur immobilisme d’un côté et l’engouement des internautes de l’autre m’ont beaucoup fait réfléchir et m’ont poussé à faire le deuil de cette conception poussiéreuse de l’industrie du disque. Combien de groupes obnubilés par la recherche d’une signature, d’espoirs déçus et de temps perdu, alors qu’au fond la musique, elle, elle est là ? Personnellement, je reviens à la base.
Je parie sur le public, lui et lui seul décidera. Je ne vous demande qu’une chose : de participer au buzz, de me soutenir, en m’indiquant l’adresse e-mail de deux de vos amis qui pourraient aimer ma musique aussi. Je veux être présente dans les oreilles, dans les iPods et ne pas rester inconnue sur l’étagère d’un magasin de disques voire de ma propre étagère.
Ce que je veux aujourd’hui ? Communiquer des émotions. PARTAGER. Je vous confie mon album en MP3 avec enthousiasme et confiance.
Enjoy and spread the word !